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Artiste accomplie, Michèle Bachelet est à la fois graveur, peintre sculpteur et philosophe à ses heures. Le musée des artistes catalans de Saint Cyprien lui a permis de présenter des huiles, des pastels, des aquarelles et une technique de confirmation de traits à l'encre de chine.
De grandes inspirations, de la poésie de Trenet à la mer de Saint-John Perce, et une idée des bâtons de Chine de Cheng Hsien.
Michèle a glissé progressivement d'une recherche philosophique vers une expression plastique où le dessin, structuré (souvent en "réserve", et des glacis colorés suffisent désormais à générer une oeuvre peinte qui semble ouvrir de nouveaux horizons.

La mer est un de ses thèmes principaux et la visite de cette exposition permet de découvrir une artiste jeune, bien plus jeune que sa pensée, qui voit de lointains horizons et voudrait nous les faire découvrir au cours des quinze jours de sa présentation.


Michèle Bachelet s'expose en exposant une séquence picturale.
Et pourtant l'homme n'est-il pas (...) l'orifice de sa parole, le porte voix de ses instances, ça, moi, et les autres..."
Prend-il son départ ? Parvient-il à son aboutissement ("Jusqu'où") ? L'oeil le perçoit d'abord comme un passage, valeur limite, il blanchit un lien aux contours incertains. Il griffe un paysage trouble en nous signifiant l'ouverture d'un rite, opérant une mutation des couleurs. Bateau en état de pureté, il entraîne à sa suite un océan primordial "vert paradis des amours enfantines" ? Cette forme universelle et éphémère est doublement l'espace du passage : le silence au blanc tend vers l'Est.
Cette nef glisse vers le trait de l'aube qui semble ouvrir l'opacité du proche. Ce monde où toutes les couleurs se sont opacifiées regorgerait donc de mille et une possibilités. Une joie juvénile déchire la troublante falaise de notre inconscient.
Osiris est passé par dessus le garde flou du monde occidental. Le bateau blanc regagne le corps social et ouvre la voie d'eau à la connaissance de l'esprit humain. Verte est sa lumière, s'il demeure précédé de l'innocence obstinée des jeunesses qui courent après des ïles invisibles.
Mais le vert garde son ambivalance. Quand il n'est pas le vert des pâturages... il se mélange si vite au bleu. L'émeraude du cristal fait écran. Il devient le passage vers un autre secret.
Dès lors nous voyons des personnages en forme de silhouettes qui se rencontrent dans un splendide isolement à la quête d'une aurore boréale (influence de Münch ?). Mais aucune connaissance n'équilibrera la balance entre le crépuscule et l'aube. Parfois, pourtant, on voit au travers du Graal la couleur du temps qui se délite : l'étreinte d'une amitié, la fugacité d'un pont de songes ("Et réciproquement").
Si extérieurement le monde est vert (de peur et d'espérance !), à coller l'oeil à la paroi se précise tout un réseau de lignes où s'échaffaudent les embrasures d'une démesure. La vertu secrète du vert est qu'il contiendrait déjà le rouge. Un rouge qui affleure, jailli déjà en un réseau qui doit peut-être à Vera Da Silva. Le cristal devient translucide ; alors, derrière, fourmille une vie fécondée, une infinitude des sentiments ("La plume et l'air").
                                                  Jean-Pierre Bellay.

 

Bachelet
L'artiste invitée est cette année : Michèle Bachelet, graveur, peintre et sculpteur, auteur de l'affiche de manifestation. Née à Paris en 1956, cette ancienne élève de Fischman, avec une formation philosophique, présente un choix de vingt peintures: huiles, pastels, aquarelles et techniques mixtes. Des tableaux de moyen format.
Michèle Bachelet, qui expose depuis 1977 en France, Allemagne et Hollande principalement, couronnée par plusieurs prix en 1991 et 1993, centre ses travaux sur le phénomène physique de la réfringence. Certains matériaux, en effet, le verre, l'eau, mais aussi les glacis colorés en peinture laissent passer la lumière en déviant ses rayons lumineux, jusqu'à la réflexion finale, le plus proche de la toile blanche...

 


Des figures laisées aux rives d'un cyclone.

Sans doute demandera-t-on un jour aux peintres pourquoi ils se consacrent à la peinture. Pour le moment, d'autres parlent à leur place, et mal. Or le peintre ne fournit pas seulement l'image, il crée le théorique de l'image. "La peinture me travaille comme un organe sa fonction", a écrit Michèle Bachelet, une femme peintre qui, philosophe aussi, n'obtempère à l'écriture que lorsque le hasard semble dans un premier temps mener sa danse de cyclone. L'artiste procède comme "avec des antennes de crustacés", tatant les contours d'un corps humain, d'un oiseau, d'un chien, d'une fleur, d'un masque, d'un miroir, puis précisant ces choses captées. "Ma toile secrète toujours au-delà des pièges que j'y trace", Michèle Bachelet affirme ainsi sa confiance toute entière dans un imaginaire qui ne peut pas faire relâche. De l'oeil de la peinture - entendez : ce geste de dépôt de couleurs sur une toile comme un paraphe attendant son destin figuratif - sort et vient prendre place, surtout sur les bords, l'hétéroclite accepté de la représentation. Autour d'une grande cascade brûlante, le pinceau menant le jaillissement tournoyant de traits sulfureur, enfer informel, les figures peuvent devenir une procession encapuchonnée, un chasseur nu, deux têtes d'amoureux dans un lit ; et au loin un soleil. Y voyez-vous un récit ? Dans un autre tableau, la vaste lagune picturale a délaissé sur ses rives un masque africain (le chasseur ?), une fleur dédoublée (les amoureux ?), une fille portant une chèvre sur ses épaules (un rituel ?). Le tableau en devenir est un "puits" (un puis), sans magie ni religion Michèle Bachelet tire de la peinture les protagoniste d'une énigme. "Aujourd'hui s'est installé un perroquet à bascule qui chuchote à l'oreille d'un fauve', et ainsi de suite.

Raymont PERROT - Art Tension Mars 1990 (Espace 13)
. Les expressions entre guillemets sont tirées d'un texte que le peintre a publié en 1988 à l'occasion du'une exposition au F.I.A.P. rue Cabanis, Paris 14ème.


"... Ainsi Michèle Bachelet donne au plus clair de son temps, qui n'a pas froid aux yeux, l'illusion achevée de son désir s'accordant maintes entrevues avec l'ordre mouvant du réel. Entrevues bien sûr menées avec d'autres sentiments que la "politesse du désespoir" car ce qu'il y a à voir ne se montre qu'avec l'acquiescement de la joie et de la certitude que tout, dans cet ars magna, peut répondre, quoiqu'en murmurant, au plus lointaint comme au plus terrible sphynx. Ainsi s'établit une complicité semblable à un pacte rituel qui n'est pas la dernière des nécessités pour qui se confronte au jeu de l'interminable genèse..."

Guy Girard "Equinoxiale" (Le Château Lyre n°1)


"Les couleurs donnent l'accent aux tableaux."
Norden, R.F.A. :
"La sensation change selon la couleur." L'artiste française, qui fait parti du Cercle des Artistes du Nord, dessine, grave et travaille la couleur. Entre autres elle grave sur cuivre des estampes à l'aquatinte, technique de gravure à l'eau forte au verni mou. Michèle BACHELET a étudié la philosophie à Paris, puis la peinture dans l'atelier du peintre Alex Fischman. Elle participe pour la seconde fois au Workshop du Nord.

 

 

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Michèle
BACHELET
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