POESIE

Vers le recueil

"Soleil de Terre"


Un dérisoire espacement

Fort d'être clos le labyrinthe appelle
Où courent déjà ceux du début vers les cercles
Nous jetâmes notre sac
Hors du bois l'oubli des chasses
Le prisme s'achève rigoureux
Oiseaux rieurs
Voici rompues les rives bredouilles
L'eau blanche respire
Libre dans son lit
Silex que l'eau forte.


L'écoute


Puisons-nous le son des arbres
Comme l'eau de la terre
D'un jet de merle
D'un corbeau manifeste ?
Les tronc se torsadent
Se corsètent d'écorces
Nos yeux comme les branches
S'élèvent et se distordent
Rouerie des contrepoids
Les sens poussent à débours
La balance égalise le temps
Toujours
Dans l'espace avancé

Nous voici de famille
Conjoints et ramifiés
Bruissant sous les mésanges
Nous rêvons la prochaine feuillée.


Verdure

Nous épiâmes l'oiseau
Havre secret des racines
Dans son vol l'ombre espaçait sa trace
Son chant lunaire éconduisait
Il fallut un espace
Le don d'un saut
L'acmé de l'arbre
Pour que la branche s'offre
Au regard dérouté
L'oiseau se posait
Quand nous fûmes arrivés.


Paysage

L'ocre d'une mousse
Accroche au sentier
un silence sur la pierre
Comme un terrier
Etrange harangue
L'or seul se projette ainsi
Aveugle

Soleil rosée tendres voix
Le sable faste
A nos pieds
S'épanche du moulin
Seul l'or se projette ainsi
Etrange harangue.


Arc-en-ciel

L'habitat fut construit
Impeccable
Sur l'enceinte du puits
Les terres rouges
Lèvent leur monde
Et la porte du jour
Baille sous les trouvailles


Le merle bleu nous accueille
Comme un cristal
Et nous répond la forêt.


Lige du sort

Lige du sort
Voici le sang de l'arbre
La vêture qui se joue
Pousse ses chemins
De la force étayée
Le mors jette sa longe
Rêvions-nous tant de terre
Tant de matière ?
Libre colonnade

La chair de l'avers
Oublie son estampage
Rien ne s'échange
Nul étreinte à l'orée
Qui lierait notre don
Le choix de l'étendue
A cessé son partage
L'eau croît notre pierre.


L'ombre des feuilles


Tout autour l'ombre des feuilles allume un feu
L'arbre dérobe le soleil
Matière contre matière
Nul gardien pour juger
Nul enjeu que le sol qui bruisse
Peut être ce pépiement
Ces ailes froissées
Ce grand dépôt d'absence
Et les sens croissent et déclinent
Et saluent nos attentes.


LE SILENCE


Des ors et des bleus d'oiseau
Bruissaient
Sur nos simples routines
D'une feuille au soleil
Son ombre a midi
comme un levier
Une ronde d'enfants
Chantait nos comptines.

Et cet air
Sous les ailes
Pour que posent les plumes
Avons-nous su
L'air qui se meut

Sous ma peau
D'ors et de bleus
L'oiseau glisse sa tête
C'est un silence d'arbre.


Vers le recueil "Soleil de Terre"

 

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Michèle
BACHELET
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