Recueil "SOLEIL DE TERRE"


SOLEIL DE TERRE

De la Terre.

Semailles

Sous les sapins bruissent

D'acides semailles

La montagne a le goût

De mes premiers galets

Froid métal amer

La portière d'un train.

 

La Terre.

L'exil

L'ombre luit au puits salé

Un reflet y serpente

C'est un soleil de terre

Creux en son centre

Des enfants y sommeillent

Perdus dans la glaise

Où l'argile se dessèche

Ils n'habitent plus du tout

Quand au zénith sur la margelle

Le portillon des rêves

Accueille en son antre

Quelques lumières

Les Géants mènent leur cheptel

Boire en ces creusets

Créatures en exil

La peur alors perle en vos yeux.

 

Le départ

C'est la remise des filtres

Aux voix exsangues

L'histoire y ajoure

Ses colonnes nécrophiles

Et des Clapotis d'ombres

Où la plaine s'enfonce

Comme un rayon solaire

Au cadran chevillé

L'ombre des forêts

Du voyage dans la boue

Comme lumière au gué

Dans la rosée qui sourd

Nous traversons l'impact.

Désert

Sous le voile des visions

Nos pensées soufflent

Le sable

Les jours y basculent

L'imbécile pléthore

Parfois

Aux racines éméchées

Nichent quelques graines

Quand le désir poudroie

L'ombre des vacuités.

 

Les dunes

La terre a plié bords

Notre marche y balance

C'est l'essieux du présent

Où glisse le temps

Qui compte un soleil

Voit-il le firmament ?

 

Il lie la fleur

Du rond galop peureux

Comme un bouvier débusque

L'effluve des taureaux

Quand virevolte

La morte percussion

Des champs constellés

Sous la terre qui bascule

Il lie la fleur aux cordes vertes

Sur la page où bruissent les noeuds

Et s'élève comme un soleil

Son point de fuite.

 

Dis "mots" !

Brumes et vapeurs

Avec dix mots

J'élude les débits

Je ris à vau-l'eau

Comme un serpent rond

Qui pond sous les ponts

Oiseau fuyant

Où est le repos

Si l'absence

Est une connivence ?

Voici l'oeuf

Il est veuf

Comme une oraison.

 

Sphinx

Etait-ce l'humus où pond le vide ?

Nous vimes les gardiens de la terre :

Trois étaient semblables

Un s'emparait d'une moitié de l'autre

Enfin trois

De quarts et de moitié

S'étaient mal partagés le dernier.

De combien pèsera le silence ?

Tous ensemble ils sont neuf

S'ils sont et ne sont pas

Sept et huit bordent leur être

Mais les dieux disparus totaliseraient deux

S'il ne restait le héros.

Etes-vous notre somme ?

La lune est un écho

Où s'évide le sens

De qui ne me répond.



Vers le recueil "Soleil de Terre"

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Michèle
BACHELET
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mbachel@wanadoo.fr